35 € et une bonne semaine avant que mon salaire ne tombe, moins 12,50 € pour le lait maternisé, 9,75 € pour les langes et 23 € pour les frais de la crèche. Mon cerveau semble sponsorisé par Texas Instrument mais l’équation est impossible à résoudre.
Dans la librairie dans laquelle je travaille, ma boss me répète : « Lucie, t’es calée niveau chiffres, jamais d’erreur de caisse avec toi ! ». Ici, à la maison rien à faire, c’est la banqueroute. La crèche du petit attendra, mais je devrai remplir nos estomacs quoi qu’il en coute comme dirait l’autre.
Mathéo pousse comme un haricot magique et refuse catégoriquement de porter les sweats Pokémon de sa grande soeur : « Pas beau ça maman ». 18 mois et il s’exprime comme un révolutionnaire. Une copine m’a refilé un plan : elle achète ses fringues dans les Vestiboutiques de la Croix-Rouge, je vais aller jeter un oeil demain, apparement on peut y trouver des pépites.
Avec l’hiver qui arrive, je dois racheter bonnets, gants, anoraks, chaussures le tout fois 2 ! La galère.
Mes deux enfants font fondre mon cœur mais quand on est seule à gérer un foyer, qu’on doit tout faire en même temps, on a parfois l’impression qu’on va se noyer.
Les journées n’en finissent pas. Je m’en vais compter mes moutons sur mon lit de fortune. Ils seront plus abondants que les centimes sur mon compte bancaire.
En 2021, 2,2 millions de Belges étaient menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale, et cela va augmenter en 2022.
La Croix-Rouge a urgemment besoin de votre aide.